« Wonder Mowman »
Pour ce troisième numéro de « Au cœur du HBC », je vous propose de découvrir Sandrine Maury, joueuse et bénévole aux multiples activités au sein du HBC.
- Sac de sport à l’épaule, motivée comme jamais, je te retrouve avant un match de N3, important pour le maintien. Mais avant de jouer, peux-tu te présenter ?
- Pour ceux qui ne me connaissent pas donc moi c’est Sandrine, 30 ans (dur dur), je suis professeure d’EPS à La Monnerie-le-Montel (oui c’est assez perdu, dans la « banlieue » de Thiers). Côté hand, je fais partie de l’équipe sénior féminine qui évolue en N3. Je m’occupe aussi de l’organisation de différents évènements pour le club (soirées, loto…) et j’entraîne également les séniors masculins depuis trois ans. Je suis arrivée au club en 2006, à l’époque nous n’avions qu’une seule équipe de filles qui évoluait en départemental. Même si j’ai fait quelques piges dans d’autres clubs, je suis toujours revenue au HBC.
- Et donc qu’est-ce qui t’a fait revenir à chaque fois ?
- En fait j’étais partie car j’avais envie de jouer à un niveau un peu plus haut donc je suis partie au Stade Clermontois où j’ai fait deux saisons. J’ai également joué en banlieue parisienne lorsque je travaillais là-bas à Evry. Je suis revenue au HBC au moment où l’équipe était en prénationale. Et je suis toujours revenue car j’aime ce qui anime ce club : la bonne ambiance, l’esprit de famille, les copains et les soirées (rires), c’est vraiment un club à part je trouve.
- Comme tu nous l’as dit tu es professeure d’EPS, as-tu pratiqué d’autres sports avant ? Et qu’est-ce qui t’a donné envie de te mettre au handball ?
- J’ai testé pas mal de sport étant plus jeune : gymnastique, tennis, danse, etc. Puis au collège, il y avait une section et une AS hand, j’ai essayé avec Marion Bélard notamment, il y a de ça presque 20 ans (ça date !), et ça m’a plu. Marion que j’ai d’ailleurs retrouvée au HBC et avec qui j’ai joué plusieurs années.
- La saison s’achève bientôt pour les séniors féminines, que retiens-tu à ce stade de la saison, même s’il vous reste deux matchs ?
- Eh bien cette année, avec la nouvelle région, les divisions ont été modifiées et on évolue en N3. C’est une année assez difficile, on joue le maintien en championnat et chaque match est un vrai combat. Il n’y a pas de match facile et il n’y a pas beaucoup de marge, cela demande d’être concentrées du début à la fin. Ça serait une déception si l’on venait à descendre car on a su rivaliser avec quasiment toutes les équipes, cependant on a manqué de régularité, et ça serait frustrant de retrouver la prénationale car le niveau sera moins intéressant.
- Tu t’occupes également des séniors masculins, peux-tu nous en dire deux mots ?
- C’est la troisième année que je m’occupe des séniors, en fait cela est venu du fait que les joueurs séniors nous entraînaient depuis plusieurs années donc on a voulu leur rendre cet investissement. La première année s’est très bien passée puisqu’elle s’est conclue par une montée ainsi qu’une victoire en coupe du comité. Maintenant cela fait 3 ans que je coach et c’est vrai qu’il est parfois difficile d’innover, autant lors des entrainements que dans les préparations de matchs. Puis ils possèdent un effectif assez étoffé, une cinquantaine de joueurs, donc ce n’est pas toujours simple de les gérer (surtout pour une fille).
- Et donc quel est le plus simple : coacher une équipe masculine ou une classe de 5ème ?
- Pour moi c’est plus simple d’enseigner à des élèves car le contexte n’est pas le même. En effet, ils ont des obligations, ils se doivent d’avoir des résultats et ils doivent progresser, il y a plus de rigueur. Contrairement aux SM, par exemple si un jour ils ont moins envie, c’est plus compliqué car on reste avant tout dans un loisir.
- Qu’est-ce qui te plaît tant au HBC qui fait que tu t’investisses autant ?
- A part les soirées ? Ah zut… Non comme je l’ai dit juste avant, j’aime l’ambiance qui règne au sein du club. Nous ne sommes pas juste des coéquipières, j’ai trouvé des copines, avec qui sortir ou même partir en vacances, tout le monde s’entend bien, c’est rare dans un club. Je pense que ça vient du fait que nous avons un noyau solide dont certaines sont là depuis longtemps, et ça contribue à la bonne entente. Après en étant professeure, j’ai pas mal de temps à donner donc c’est vrai que j’en profite.
- Je trouve intéressant d’organiser des tournois avec des équipes provenant d’horizons variés, ou même d’organiser le loto (même si ça demande beaucoup de temps) quand je vois que finalement c’est une réussite et ça fait forcément plaisir de ramener de l’argent pour acheter du matériel ou autre. Et de voir le nombre d’équipes inscrites dans les différentes catégories, ça montre que les gens sont motivés et ça donne envie de faire plus. Avant nous n’avions pas autant d’équipes, le club grandit.
- Quel est ton plus beau souvenir au HBC ?
- En fait j’en ai deux : le premier est un 16ème de finale en coupe de France en 2016. On jouait les finalités à Valence, on avait loué un bus où même les supporters nous avaient accompagnés. Ils avaient même allumés des fumigènes rouges, c’était extra ! L’ambiance était top, on était rentré sur le terrain avec le speaker prononçant nos noms, comme des pros ! Après malheureusement on n’a pas fait un très bon match, on a joué avec la peur au ventre et le stress, donc c’est dommage mais c’était une belle expérience.
- Le deuxième, et j’ai un peu honte, c’est la victoire en coupe du comité la saison dernière ! J’ai connu des montées mais en fait je me suis rendue compte que c’était la première fois que je gagnais un trophée en club (en 16 ans de hand, oui oui) après donc forcément ça compte.
- On n’a pas parlé de ton poste d’ailleurs, pour les néophytes on dit quoi : buteur ? buteuse ? pivot ou pivote ?
- Pivote non ça fait vraiment moche, je joue pivot, et oui on dit buteuse, ça le fait bien.
- Je demande ça car tu as quand même été la meilleure buteuse de la saison passée en prénationale !
- Oui c’est vrai, mais je joue un poste particulier : en étant pivot, on dépend de son équipe, car sans passe je ne peux pas marquer, donc si j’ai mis autant de buts c’est que les filles ont su faire la différence en me mettant dans de bonnes conditions de tir. Ça me fait aussi chaud au cœur car on ne m’a jamais fait autant confiance qu’à Cham, donc c’est une petite revanche sur les autres clubs (sourires).
- Parlons donc un peu de l’équipe, qui est la plus fêtarde ?
- Hormis moi ? Lorène se défend bien aussi mais malheureusement on ne fréquente pas les mêmes établissements. Du coup ma pote de soirée, c’est Lauriane. Mais si tu demandes à l’équipe elles te diront que c’est moi (rires).
- Et qui est la plus casanière selon toi ?
- Eh bien ce n’est pas la maman, qui s’en sort plutôt bien. Je dirais Assma, mais après elle ne boit pas d’alcool donc… elle ne vit pas les soirées comme nous…
- Et dis-moi, sur un terrain, quelqu’un t’a déjà dit : t’as de beaux yeux tu sais ?
- Ah non je n’ai pas eu ce compliment ! Pourquoi ils sont beaux mes yeux ? (rires)
- Alors je ne suis pas sur un terrain mais je te le confirme, t‘as de beaux yeux ! A part ça, as-tu un surnom dans le club ?
- On m’appelle Mow ; quand j’étais petite, certains m’appelaient Momo mais j’ai vite coupé court, Mow ça fait plus affectueux quand même. On m’appelle rarement Sandrine d’ailleurs, tellement bien que certains passent un certains temps avant de savoir que je m’appelle Sandrine.
- Si tu pouvais citer une personne pour venir jouer avec toi la saison prochaine, tu aimerais que ça soit qui ?
- Marion Bélard bien sûr ! Je la connais depuis longtemps et j’ai commencé à jouer avec elle à Cham en 2007, même s’il y a eu une grosse coupure, on s’est retrouvé ! Et cette année ça faisait bizarre de jouer sans elle…
- As-tu un rituel avant un match ?
- A une époque Max (ancien entraineur SF ndlr) s’assurait que j’aille boire un verre la veille car soit disant j’étais meilleure le lendemain. Bon bien sûr cela n’a jamais été réellement prouvé !
- Est-ce que tu regrettes quelque chose au niveau du hand (évènement, échec) ?
- Oui, c’était il y a 2 ans en coupe de France à Saint-Laurent-de-Chamousset. Je n’avais pas manqué un tir du match, et je pars toute seule en contre-attaque pour égaliser à la dernière seconde … mais la gardienne me l’arrête et on perd finalement d’un but. Elle n’avait pas fait un arrêt du match mais a sorti celui-là. On avait réussi à atteindre le 3ème tour et malheureusement on s’est arrêté là.
- A part le hand, quelle est ton autre passion ?
- Les voyages ! J’adore voyager. J’ai un peu la bougeotte, en plus j’ai le temps avec les vacances scolaires et j’ai trouvé des copines du hand notamment pour partir avec moi donc c’est le top.
- Si tu étais un personnage (cinéma, héros), tu serais qui ?
- ATTENTION SPOILER : Arya Stark ! Bon pour ceux qui n’en sont pas à la dernière saison je ne vais rien dire, mais ceux qui l’ont vu comprendront !
- As-tu une célébrité/joueuse préférée ?
- Oui, c’est une « pivote » : Heidi Løke ! C’est une joueuse norvégienne. J’ai habité 6 mois en Norvège et je suis allée la voir jouer plusieurs fois et elle est vraiment forte, je suis vraiment fan, j’ai même une photo dédicacée d’elle. Oui je suis une groupie.
- Tu as joué en Norvège alors ? Aurais-tu une anecdote ou un évènement qui t’a marqué ?
- J’ai joué un match en fait, et sous fausse licence : je m’appelais Cecilie Roppen, et pendant le match je ne devais pas parler sinon ça se serait vu que je n’étais pas du coin (rires). D’ailleurs avant le match, on devait rentrer sur le terrain à l’appel de notre nom, et je ne savais plus comment je m’appelais mais les filles m’ont dit ne t’inquiètes pas, quand ce sera toi on te poussera sur le terrain !
- Quel est ton film préféré ?
- La ligne verte ! Je l’ai vu un paquet de fois et je pleure tout le temps. Après je pleure également devant plus belle la vie donc tu sais…
- La chanson qui te motive ?
- Aucune hésitation : c’est Céline Dion bien sûr avec J’irai où tu iras ! C’est LA chanson indispensable pour une bonne soirée, c’est notre hymne quoi. Mais si vous avez déjà fait en soirée avec nous, vous le savez déjà !
- Et celle dont tu as honte ?
- Je m’occupe de la playlist d’échauffement avant les matchs, donc je demande aux filles ce qu’elles veulent que j’ajoute. Et donc une fois j’ai ajouté La vie du bon côté de Keen’V, et quand elle est passée les filles se sont dit : mais qui a rajouté ça, et à ce moment-là j’ai fait celle qui ne savait pas… Bon maintenant j’ai avoué.
- Si on te disait d’aller vivre dans un pays, ce serait lequel ?
- Je pars en Australie cet été, je ne suis pas sûr mais je pense que je vais bien aimer, je pense que ça sera celui-là, je te redirai ça en août.
- Dieu créa la femme… tu aurais créé quoi toi ?
- La machine à remonter dans le temps ! Je ne comprends pas qu’elle n’existe pas déjà, une Delorean et hop, ça serait tellement bien…
- Question : à choisir, tu préfèrerais quoi : donner un cours d’EPS un lundi matin par -5°C (3x500m) en extérieur ou aller coacher un dimanche matin à Ambert avec 8 joueurs donc 3 pivots ?
- Je choisirais la deuxième, car ça a déjà dû se produire depuis le temps et je suis toujours là ! D’ailleurs en parlant d’Ambert, j’ai une anecdote : on est allé jouer là-bas avec les SM que j’entraînais, et lorsque j’ai voulu aller sur le banc, les dirigeants d’Ambert m’ont dit que le public n’avait pas le droit de s’assoir sur le banc et que je devais aller en tribunes. Il a fallu que je leur explique longuement que j’étais réellement leur entraineur ! Ils ne me croyaient pas, ils me demandaient même si je jouais au hand. Ils ne s’imaginaient pas qu’une fille puisse coacher une équipe masculine, un vrai cliché…
- Je t’ai vu également déguisée en bonne sœur lors du tournoi de noël du club, ça t’intéresserait de passer une semaine dans le palais du Potala (temple du dalaï-lama) pour méditer ?
- Oula non pas du tout je me ferais trop c**** ! J’ai besoin d’une activité qui fasse bouger. Au collège, on m’a proposé de faire des séances de yoga mais ce n’était pas pour moi, ce n’est pas assez dynamique !
- As-tu un mot pour la fin ?
- Nous allons jouer Saint Chamond, on espère montrer une meilleure image qu’à l’aller. En effet, nous n’étions que 8 dont 2 gardiennes et on avait oublié les maillots dans une voiture sur le parking de Chatrousse… du coup on a dû jouer avec des chasubles jaunes… en pleine période de gilets jaunes… mais on avait gagné assez largement finalement ! On va tout faire pour l’emporter à nouveau aujourd’hui et pouvoir espérer se maintenir en N3 !
Je te remercie pour cet échange plein de vie, toujours souriante et de bonne humeur. Et te remercie également pour ton investissement, car tu fais beaucoup pour le club, comme tous les bénévoles qui se démènent pour faire vivre et progresser le HBC !
Ainsi s’achève ce troisième numéro de « Au cœur du HBC », je vous laisse avec le selfie de victoire des SF1 qui se sont brillamment imposées face à Saint Chamond 28-26 !